Clay Culbert ne cesse de glaner des objets ici et là, de la poubelle au vide-grenier. Il les repère en fin de vie dans l’idée de leur donner une place singulière, sur mesure.
À l’image d’un archéologue, il soustrait le sujet de l’agglomérat résiduel d’objets manufacturés, moulés, clonés afin de les mettre en scène sous forme muséale, contemplative, définitive. Comme un casting, il sélectionne de petits personnages usés par le temps, écaillés, cicatrisés, parfois amputés de l’un de leur membre, tous issus d’origines et d’usages différents : trophées, jouets, objets publicitaires, figurines de l’histoire de l’art…
Ainsi un petit cow-boy rose fluo Pop peut côtoyer un soldat de plomb napoléonien, un santon de Provence peut se lier d’amitié avec un joueur de football en plastic fabriqué à Taiwan, une statue grecque se soumettre à l’autorité d’un arbitre de pétanque en toc.
Clay Culbert fait de ces figurants mineurs les acteurs majeurs d’une scénographie truffée de références, d’insinuations, de déclarations.
Dan
s ce jeu statuaire, chacun peut y voir l’enjeu de notre civilisation contemporaine témoin du poids de l’histoire, des mouvements
culture
ls et politiques, sociaux et technologiques.
Rémy Rivoire